Vous pouvez réécouter l’ensemble des conférences que nous avons organisé pour ce cycle.
Et si, plutôt que de promettre et d’annoncer en vain le retour imminent de la croissance, nos sociétés devaient envisager sa disparition en bonne et due forme ? Et si, à force de vouloir repousser ses limites, nous avions mis en œuvre depuis quarante ans une croissance proprement toxique, à l’origine des graves dérèglements de nos économies, que la crise de 2008 a brutalement révélés. Et si les Trente Glorieuses avaient représenté en Occident une révolution anthropologique, unique en son genre, un saut rapide dans l’histoire de l’espèce qui nous a fait quitter en quelques décennies le froid, la faim, la mort précoce ? Et si, la croissance n’étant plus vitale sur le plan biologique, de nouvelles perspectives s’ouvraient à l’humanité d’après la croissance ?
Telles sont les questions principales que ce cycle se propose d’examiner, successivement sous l’angle économique, historique, psychologique et politique.
Samedi 28 mars 2015 – Pierre-Noël Giraud, Les vraies limites de la croissance : ressources ou poubelles ?
« Les analyses du mur écologique auquel se heurte l’expansion économique ont beaucoup insisté sur la finitude des ressources naturelles. Mais le problème le plus pressant pourrait être ailleurs. Les vraies limites sont d’abord celles des poubelles biologiques indispensables pour absorber nos déchets. » (in Le débat n°182, Pierre-Noël Giraud, Ressources ou poubelles ?)
Samedi 25 avril 2015 – Camille Dejardin, Etat stationnaire : de la hantise à l’urgence
« Une société sans croissance économique ? L’idée, saugrenue pour les uns, salutaire pour les autres, trouve un écho grandissant à mesure que les politiques occidentales de croissance montrent leurs limites. La réflexion n’est pourtant pas inédite : l’accroissement de la population et de la consommation dans un monde fini n’a pas réellement cessé d’être un objet de préoccupation depuis les prémices de la révolution industrielle. Aussi l’essor récent de la mise en cause écologique ou proprement économique du principe de croissance peut-il apparaître comme la réactualisation, avec des données et des outils d’investigation nouveaux, d’une interrogation originelle. » (in Camille Dejardin : Etat stationnaire, de la hantise à l’urgence, Le Débat, n°182, novembre-décembre 2014, Gallimard)
Samedi 9 mai 2015 – Jean-Marie Lacrosse, La psychologie collective dans une société d’individus, un obstacle infranchissable ?
« Jamais dans l’histoire humaine les individus n’ont été à ce point individualisés, juridiquement et socialement. Et jamais sans doute, une puissance collective d’un type entièrement nouveau, que nous désignons comme démocratie, n’a été à ce point nécessaire pour répondre aux défis de l’après-croissance qui nous attendent. Jusqu’où cet individu individualisé est-il susceptible de vouloir ignorer tout ce qui pourrait entraver ou déranger son individualisation ? »
Samedi 6 juin 2015 – Jérôme Batout et Emmanuel Constantin, Addiction à la croissance et dépérissement politique (partie 1, partie 2)
« Depuis 1945, c’est par la croissance que la stabilité et le gouvernement politique des sociétés démocratiques européennes ont été assurés. Aussi, lorsque, à partir des années 1970, la croissance a montré ses premiers signes de ralentissement, nos sociétés ont cherché à s’injecter à tout prix les doses qui leur étaient devenues indispensables et, ce faisant, sont entrées dans un engrenage, où il apparaît que la croissance n’a pas été une manière de gouverner politiquement les démocraties, mais une manière de ne pas les gouverner. À la faveur de la crise, la politique est en train de se réinviter à la table de notre histoire. »
(in Le débat n° 182, Jérôme Batout, Emmanuel Constantin, Croissance, crise et dépérissement de la politique)
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Cycle organisé en partenariat avec Etopia.