Article écrit par Jean-Luc Gréau publié dans Causeur.
« Si les banquiers sont riches, ce n’est pas avec leur argent qu’ils prennent le risque de leurs entreprises particulières, n’en déplaise à certains lecteurs de Causeur, encore attardés dans leurs rêves d’enfance, mais avec l’argent des autres ou l’argent qui se crée à leurs guichets ou à ceux de la banque centrale. Le procès des banques et des banquiers qui s’impose ne peut être celui d’une oligarchie qui aurait accaparé la richesse du monde comme les vulgaires prédateurs de l’Histoire. C’est celui d’une corporation d’incapables qui s’est présentée à la face du monde comme le démiurge d’une nouvelle économie. Ce procès peut se faire à partir d’illustrations éclairantes que nous connaissons tous, mais que nous connaissons mal, parce que la représentation médiatique qui en a été faite a été souvent biaisée : la bulle du crédit hypothécaire américain, le surendettement de l’Etat grec, la folie bancaire irlandaise, l’aventure espagnole, sans doute maintenant la bulle du marché de la dette en Europe. A chaque fois, ceux qu’on appelle les banquiers ont fait étalage d’un mélange explosif d’imprudence et d’incompétence et, pour tout dire, d’irresponsabilité. »